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Cartea postata de Mrrr este L'Oncle Robinson, in franceza. Poate te referi la alta lucrare pe care n-ai gasit-o in franceza.
Se pare ca "Un express de l’avenir" a fost scrisa de Michel Verne, fiul lui Jules Verne - vezi mai jos, textul in franceza.
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Un express de l’avenir Par Michel Verne
Voici qu’une nouvelle invraisemblable nous arrive d’Amérique. Les journaux de New York affirment que par suite d’un mode ingénieux de locomotion, la durée du trajet d’Europe aux Etats-Unis serait abrégée de plus de moitié. Est-ce une mauvaise plaisanterie ? Est-ce un projet sérieux ? Nous serions presque tentés de le croire, en lisant la page suivante que nous soumettons aux réflexions de nos abonnés.
Attention ! prononça mon guide. Il y a un pas.
Descendant heureusement la marche ainsi signalée, j’entrai dans une vaste salle, illuminée par d’aveuglants réflecteurs électriques, et dont nos pas, seuls, troublaient la silencieuse solitude.
Où étais-je ? Que venais-je faire là ? Quel était ce guide mystérieux ? Questions sans réponse.
Une longue marche dans la nuit, des portes de fer ouvertes et bruyamment refermées, des escaliers descendus s’enfonçant, il me semblait, dans le sol voilà tout ce que retrouvait mon souvenir.
Je n’eus pas d’ailleurs le loisir d’y penser.
— Vous vous demandez sans doute qui je suis ? reprit mon guide. Le colonel Pierce, votre serviteur. Où vous êtes ? En Amérique, à Boston, dans une gare.
— Une gare ?
— Oui, la gare de Boston to Liverpool pneumatic Tubes Company.
Et, d’un geste explicatif, le colonel me montra deux longs cylindres de fer, d’un mètre cinquante environ de diamètre, gisant sur le sol à quelques pas.
Je regardai ces deux cylindres, disparaissant à droite dans un massif de maçonnerie, et terminés sur la gauche par d’énormes obturateurs métalliques d’où un faisceau de tuyaux montait se perdre dans le plafond, et, tout à coup, je compris.
Peu auparavant, n’avais-je pas lu, en effet, dans un journal américain, un article racontant ce projet extraordinaire : relier l’Europe au Nouveau-Monde par deux gigantesques tubes sous-marins ? Un inventeur s’était trouvé qui prétendait le faire. Et cet inventeur, le colonel Pierce, je l’avais à cette heure devant moi.
Je relisais en pensée l’article du journal.
Complaisamment, le reporter entrait dans le détail de l’entreprise. Il disait ce qu’il fallait de fer : — plus de seize cent mille mètres cubes pesant treize millions de tonnes,—et le nombre de navires nécessaires au transport de ce matériel — deux cents bâtiments de deux mille tonneaux faisant chacun trente-trois voyages. Il montrait cette Armada de la science apportant l’acier aux deux navires-maîtres, à bord desquels le bout des tubes était retenu. Il montrait ces tubes eux-mêmes s’allongeant sans cesse sous les flots par sections de trois mètres vissées les unes aux autres, raidis dans l’étreinte puissante d’un triple filet à mailles de fer recouvert d’un enduit résineux.
Abordant ensuite la question de l’exploitation, il emplissait les tubes, transformés en deux sarbacanes démesurées, d’une série de wagons emportés avec leurs voyageurs par de puissants courants d’air, à la façon des dépêches qu’une aspiration et un refoulement pneumatiques font circuler dans l’enceinte de Paris.
Un parallèle avec les chemins de fer terminait l’article, et l’auteur énumérait avec enthousiasme les avantages du nouveau et audacieux système. Dans les tubes, à l’entendre, suppression de l’énervante trépidation, grâce à la surface intérieure en acier poli ; égalité de la température, avec les courants d’air dont on pouvait modifier la chaleur suivant les saisons ; invraisemblable bon marché des places, motivé par l’économie de la construction et de l’exploitation. Et, à ce sujet, oubliant qu’en dépit des seize cent soixante-six kilomètres que la rotation diurne leur fait parcourir à l’heure, les corps situés à l’Equateur sont encore soumis aux lois de la gravité, oubliant qu’il leur faudrait, pour y être soustraits, une vitesse dix-sept fois plus grande, n’allait-il pas jusqu’à prétendre que les trains, en raison de la rapidité de leur marche et de la courbure de la Terre, tendraient à s’en écarter suivant la tangente, et feraient seulement éprouver un léger frottement à la surface supérieure des tubes ? De là, ne concluait-il pas à l’absence d’usure pour l’œuvre projetée, c’est-à-dire à son éternité ? Tout cela me revenait à l’esprit maintenant. Ainsi donc, cette utopie était devenue réalité, et ces deux cylindres de fer que je voyais naître à mes pieds s’en allaient par-delà l’Atlantique se souder à la côte d’Angleterre ? Malgré l’évidence, je ne pouvais m’en convaincre. Que les tubes fussent posés, soit ! mais que des hommes pussent voyager par cette route, cela, jamais ! N’était-il pas, du reste, impossible d’obtenir un courant d’air de cette longueur ? Je formulai tout haut cette opinion.
— Très facile, au contraire, protesta le colonel Pierce. Il suffit pour cela d’un grand nombre de soufflets à vapeur, analogues à ceux des hauts fourneaux. L’air est refoulé par eux avec une puissance pour ainsi dire sans limites, et c’est emporté dans un tourbillon effroyable animé d’une vitesse de dix-huit cents kilomètres à l’heure — presque celle d’un boulet de canon ! — que nos wagons et leurs voyageurs dévorent en deux heures quatorze minutes les quatre mille kilomètres étendus entre Boston et Liverpool.
— Dix-huit cents kilomètres à l’heure ! m’écriai-je.
— Pas un de moins. Et quelles extraordinaires conséquences d’une pareille vitesse ! L’heure à Liverpool avançant de quatre heures quarante minutes sur la nôtre, un voyageur parti de Boston à 9 heures du matin arrive en Angleterre à 3 heures 54 du soir. N’est-ce pas là vraiment une journée vite passée ? Dans l’autre sens, au contraire, nos wagons, sous cette latitude, gagnant sur le Soleil plus de neuf cents kilomètres à l’heure, il battra cet astre main sur main, et, quittant Liverpool à midi, par exemple, il débarquera dans cette gare à 9 heures 34 du matin, c’est-à-dire avant d’être parti ! Eh ! eh ! voilà quelque chose de diablement original ! Avant d’être parti ! on ne peut guère aller plus vite, ce me semble !
Je ne savais que penser. Avais-je affaire à un fou ? Devais-je au contraire ajouter foi à ces fabuleuses théories, alors que les objections se pressaient dans mon esprit ?
— Eh bien ! soit, dis-je. Je veux admettre que des voyageurs prennent cette route insensée, que vous obteniez cette incroyable vitesse. Mais, cette vitesse, comment parvenez-vous à l’interrompre ? À l’arrêt, tout doit être fracassé !
— Nullement, me répondit le colonel en haussant les épaules. Entre nos tubes, l’un servant pour l’aller, l’autre pour le retour, et parcourus en conséquence par des courants d’air opposés, une communication existe aux abords de chaque rivage. Qu’un train s’approche, l’étincelle électrique nous en avertit, et vole en Angleterre paralyser la force qui le pousse. Abandonné à lui-même, il continue sa route en raison de la vitesse acquise, mais il nous suffit de manœuvrer une soupape pour que le courant contraire du tube parallèle se précipite à sa rencontre, et, le retardant peu à peu, serve finalement de tampon amortissant le dernier choc.
« D’ailleurs, à quoi bon ces explications ? L’expérience ne vaut-elle pas cent fois mieux ?
Et, sans attendre ma réponse, le colonel Pierce tira brusquement une poignée dont le cuivre brillait au flanc de l’un des tubes. Un panneau glissa dans ses rainures, et par l’ouverture ainsi faite, j’aperçus une succession de banquettes sur chacune desquelles deux personnes auraient pu s’asseoir côte à côte.
— Le wagon, expliqua le colonel. Allons ! venez !
Je le suivis, docile, et aussitôt le panneau se referma.
À la lumière qu’une lampe Edison laissait tomber du plafond, j’examinai curieusement l’endroit où je me trouvais. Rien de plus simple. Un long cylindre à pans coupés, confortablement capitonné sur toutes ses faces, au travers duquel une cinquantaine de fauteuils reliés deux à deux s’alignaient en vingt-cinq rangs parallèles. À chaque bout, une soupape réglée à la tension d’une atmosphère, celle de l’arrière, laissant pénétrer l’air respirable, celle de l’avant lui offrant une issue dès qu’il dépassait la pression normale.
Quelques instants passés à cet examen, je m’impatientai.
— Eh bien ! demandai-je, nous ne partons pas ?
— Partir ? Mais c’est fait, s’écria le colonel.
— Partis, comme cela, sans secousse ? Etait-ce vraiment possible ?
Attentivement, j’écoutai, cherchant à percevoir un bruit quelconque qui pût me renseigner. Si nous étions effectivement partis, si le colonel ne m’avait pas trompé en me parlant de dix-huit cents kilomètres à l’heure, nous devions nous trouver déjà loin de toute terre, sous les flots. Au-dessus de nos têtes les vagues heurtaient leurs crêtes bruyantes, et peut-être même en ce moment, la prenant pour un monstrueux serpent d’une espèce inconnue, les baleines frappaient-elles de leurs queues puissantes notre longue prison de fer !
Mais je n’entendais rien qu’un roulement sourd, produit sans doute par les galets de notre wagon, et, plongé dans un étonnement sans bornes, ne pouvant croire à la réalité de tout ce qui m’arrivait, je laissai, silencieux, le temps s’écouler.
Une heure, à peu près, s’était ainsi passée, quand une subite fraîcheur au front vint tout à coup me tirer de la torpeur où je me glissais par degrés. Je portai la main à mon visage : il était mouillé.
Mouillé ! Pourquoi cela ? Le tube avait-il donc crevé sous la pression des eaux, pression qui devait être formidable, puisqu’elle augmente d’une atmosphère par dix mètres de profondeur ? L’Océan allait-il l’envahir ?
La peur me saisit. Eperdu, je voulus appeler, crier, et…
Et je me retrouvai dans mon paisible jardin, généreusement arrosé par une pluie battante dont les larges gouttes avaient interrompu mon sommeil.
Je m’étais tout simplement endormi en lisant cet article consacré par un reporter américain aux fantastiques projets du colonel Pierce qui, je le crains bien, n’aura, lui aussi, fait qu’un rêve.
M. JULES VERNE
Modificat de user3x (acum 11 luni)
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